
Première page avec la marque de l’imprimeur ; détails du dos dénudé permettant l’observation de la couture et des matériaux mis en oeuvre pour le façonnage de la reliure.
Qu’est-ce qu’un incunable ?
Le terme désigne un livre imprimé sous la presse à l’aide de caractères mobiles fondus en métal, entre l’invention de l’imprimerie et la fin du 15e siècle, c’est-à-dire jusqu’au 31 décembre 1500 inclus. Le mot « incunable » vient d’un terme savant (incunabulum = en latin berceau, sous-entendu de l’imprimerie) apparu en principe en 1640 sous la plume de Bernhard von Mallinckrodt, partisan de la naissance de l’invention à Mayence. On vient de découvrir qu’il conviendrait de le faire remonter à Hadrianus Junius dans une édition de 1588 posthume et dont la rédaction remonterait à 1563…
Cette date de 1500 est totalement arbitraire. Entre les années 1501 et 1530 environ, on peut parler de « post-incunables » pour des éditions, souvent sans lieu ni date, qui conservent l’aspect de plaquettes gothiques. Cette appellation se répand surtout dans la seconde partie du 18e siècle, quand les érudits et « antiquaires » commencent à s’intéresser aux « premiers monuments de la typographie ».
On entend par incunable français un livre imprimé dans les frontières de la France actuelle, à l’exclusion de l’Alsace (surtout Strasbourg, mais aussi Haguenau), région totalement germanique à l’époque. En revanche, on y inclut par convention la Suisse romande (principalement Genève, mais aussi Lausanne, Rougemont ou Sion). Il serait légitime d’inclure également Bruges la flamande, dont la faible production de 42 éditions inclut de nombreuses éditions princeps de textes en français.
Environ 30 % seulement des éditions françaises sont imprimées en français, la grande majorité (70 %) étant imprimée en latin.
Source :
BNF, Les Essentiels (Bibliothèque Nationale de France), Les Incunables, article de Nicolas PETIT.
https://essentiels.bnf.fr/fr/livres-et-ecritures/histoire-du-livre-occidental/

Reliure de l’incunable avant restauration : le dos est absent et les bords (chants, coins) sont lacunaires.

Consolidation de l’ais de bois fragilisées et dégradée par des galeries creusées par des insectes xylophages (vrillettes) et restauration du cuir des coins.

Avant /après restauration du dos et reconfection de la tranchefile brodée selon la technique d’origine.

Pages de gardes (parchemin) et marque d’imprimeur : marque de l’atelier sur la première page imprimée de l’ouvrage.